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Squirelle
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Guide de création d'évent. Empty Guide de création d'évent.

Jeu 30 Oct 2014 - 14:20
Le guide n'est pas de moi mais de cette personne : Caiomhe (lien vers le sujet original)

Le guide a été fait sur WoW mais peut trés bien être utilisé pour gw2 ! Very Happy

Caiomhe a écrit:Créer vos events et vos campagnes

1. Introduction
Souvent, je vois des gens se plaindre que rien ne se passe. Ils parlent beaucoup, disent ce qu’ils voudraient voir, ce qui « serait bien ». Bien vite aussi, ils critiquent tous les autres pour l’absence d’activité. Cela peut-être la faute de la communauté, la faute d’une guilde, de ses officiers mais certainement pas la faute de celui qui veut voir des choses faites sans être prêt à les faire lui-même.

Le problème n’est pourtant sûrement pas uniquement lié au fait que la majorité des gens préfère attendre que les autres fassent. Il y a aussi des bonnes volontés qui ne savent pas comment faire et n’osent pas se lancer par timidité ou manque de confiance. Ils oublient que c’est en forgeant qu’on devient forgeron… mais il est vrai que ça aide d’avoir un guide pour démarrer.

C’est là le but de ce petit exposé. En à peu près 10 ans de MMO et à peu près autant sur table, j’ai eut l’occasion de voir beaucoup de choses et d’en faire pas mal aussi. Ca ne me rend pas plus légitime qu’un autre mais ça me permet de vous livrer mon approche qui a été enrichie par de nombreuses expériences. Il vous appartiendra ensuite de faire le tri et de créer votre propre approche.

Ceci est particulièrement important, car certains points de vue que j’argumenterais ne feront certainement pas l’unanimité et ils ne sont pas destiné à la faire. Le but n’est pas ici de faire un guide particulièrement consensuel. Son titre est bien « créer vos events et vos campagnes », et non pas « créer l’event et la campagne qui ne fera aucune vague et plaira à tout le monde ». Car cela n’est pas possible. On ne peut pas créer quelque chose d’ampleur et faire plaisir à tout le monde. C’est pour cela que ce guide n’est absolument pas une bible mais uniquement des conseils que chacun choisira de s’approprier.



2. Construire son idée
A. Inspiration
Vous voilà paré, vous voulez organiser un event ou une campagne ! Vous avez la motivation et vous avez une communauté autour de vous pour la jouer. Où commencer ? Il existe de nombreuses solutions. Quel genre d’aventure voulez-vous faire vivre à vos PJ ? Une enquête, une bataille épique, une aventure dans un donjon perdu, une collecte d’artefact… tout est possible tant que vous trouvez un scenar pour le sous-tendre.

Si vous appartenez à une guilde, une guilde a toujours un objectif ou besoin de quelque chose. Il suffit généralement de réfléchir deux minutes pour être capable d’établir une liste de besoins ou désirs. Cette liste, je ne peux l’établir pour personne, c’est au cas par cas. Quelques exemples pourraient vous aider néanmoins.

Le Ronae est un navire pirate, cela demande un entretien constant. Voile déchirée, gouvernail abîmé, autant de choses extrêmement basiques pouvant créer un event. Un des canons s’est brisé lors du dernier combat, impossible d’en trouver un de rechange à Cabestan car la fonderie à brûlé suite à une expérience débile ? Pourquoi ne pas passer la soirée à chercher un nouveau canon ailleurs ? Pour finalement tomber sur un marchand qui pourrait vous céder un de ceux de son navire en échange d’un service ? Ce service consistant à aller récupérer une cargaison volée par des centaures ? Scénario basique vous me direz… oui mais efficace, facile à improviser et amusant. Certaines guildes ont des thèmes plus évidents à exploiter que d'autres, mais toutes ont forcément un fort potentiel de scenario si elles sont bien fichues.

Vos pouvez trouver vos idées de scenar à peu près partout. Roman, films, BD, histoire, même actualité… il suffit d’adapter à votre environnement IG.


B. Point de lancement
C’est bien tout ça, vous avez votre idée, elle est adaptée, mais vous ne savez pas comment l’introduire ? C’est en général plus facile qu’on ne le croit, souvent l’introduction auprès de vos compagnons du scénario est incluse dans le thème du scenar lui-même !
• Utiliser son personnage :
L’approche la plus classique, elle a fait ses preuves. Votre personnage a un background étoffé et un réseau de contact. Il a des amis, une famille, des compagnons d’arme ou d’aventure. Ce qui va lui arriver risque de les concerner. Enlèvement, retrouvaille avec un vieil ennemi, recherche d’un frère disparu, tout est bon pour lancer une histoire. Attention néanmoins, cette source d’inspiration a deux écueils classiques : le risque de placer son personnage trop au centre de tout, risquant d’occulter ses compagnons qui vont finir par s’ennuyer et le risque d’avoir trop d’emmerdes à longueur de temps ce qui va finir par gonfler tout le monde. Se faire posséder, enlever et toute variante trois fois par semaine n’est pas crédible et tend à vous faire passer pour quelqu’un qui veut toujours être au centre de l’attention… même si vous le faites avec les meilleures intentions du monde.

• Inventer des PNJ :
Variante sympathique, plutôt que d’utiliser votre propre personnage, vous pouvez intégrer un PNJ. Ce PNJ peut être intégré de multiples manières. Un ami d’un des PJs ou de la guilde, un espion, un riche mécène à la recherche de mercenaires ou d’enquêteurs… Les PJ accompliront une mission pour lui pour une raison ou une autre. Bonne astuce pour éviter les problèmes précédents mais attention au PNJ indestructible. Si votre PNJ est un ennemi, il faut qu’on puisse l’affronter (même si c’est très difficile !), mais on reviendra sur ce problème plus tard.

• Mais aussi plein d’autres choses…
Alors que le groupe explore un sombre donjon dont les monstres sortent la nuit attaquer les villageois qui vous ont demandé de leur venir en aide, il découvre dans ses oubliettes un étrange coffre. Celui-ci contient un parchemin crypté ! Du travail en vue pour les lettrés de la guilde mais aussi pour les aventuriers qui devront peut-être aller chercher des livres de traductions ou explorer la carte que le parchemin s’avère être après décryptage. Et puis ce coffre est-il si facile à ouvrir ?
Alors qu’ils sont en mission de reconnaissance, les PJs se retrouvent enfermés dans une cité souterraine grouillant de mort-vivants, il faut sortir d’ici !
Etc.


C. S’adapter à son public ou le choisir correctement
C’est peut-être le plus important. Une chose qu’on apprend vite en jeu de rôles sur table, c’est que tout est une question d’alchimie. Si un MJ et sa table n’arrivent pas à être sur la même longueur d’onde, alors personne ne passera un bon moment. Pour avoir beaucoup essayé, je peux vous le dire : on ne peut pas faire jouer à des joueurs un truc qu’ils n’ont pas envie de jouer. Un scenar d’enquête sur un groupe qui aime faire le bourrin sera frustrant pour vous (et pour eux) et l’inverse aussi. Vous ne transformerez pas vos joueurs. C’est alors au MJ de choisir : continuer à jouer avec eux en s’adaptant à leur manière de jouer ou abandonner le rôle de MJ avec cette table.

Dans WoW c’est pareil. Vous ne pourrez pas jouer tout avec tout le monde. Attendez-vous à tâtonner avec vos joueurs. Cherchez à comprendre leurs attentes et construisez aussi vos scenars en fonction de cela… tant que cela vous amuse toujours ! S’adapter à ses joueurs ne veut pas dire que vous devez être leur esclave, juste que vous cherchez à faire en sorte que chacun passe un bon moment… vous inclus ! Nous reviendrons là-dessus quand nous parlerons de tenir vos joueurs pendant les event.

Le nombre de joueurs est aussi déterminant (et parfois leur niveau et matos). Cinq joueurs vous permettent d’utiliser une instance en RP, pas dix. Dix joueurs demandent beaucoup plus de travail pour s’occuper de chacun, ce ne sera pas toujours possible, alors prévoyez quelque chose de plus « général ». Plus de joueur ? Pourquoi ne pas envisager un co-mj qui vous assistera ?

Définitivement, on ne peut pas faire le même scenar pour 5 joueurs que pour 20. Il sera aussi plus difficile de savoir les attentes de ces 20 joueurs. Pour plus de simplicité, je ferais référence à : groupe, raid10 et raid25 pour donner une idée de la taille du groupe de PJ dont nous parlons. Le format groupe sera sûrement le plus classique mais raid10 est aussi courant.

Le nombre est déterminant pour la crédibilité du scenar. Si vous allez juste tabasser un mec dans une ruelle sombre pour le faire parler, y aller en raid25 est juste ridicule. Prendre d’assaut une citadelle en groupe l’est tout autant sauf si l’idée est de faire une mission d’infiltration.


D. Savoir attirer les PJs
Quand on veut faire un event, il faut des joueurs ! Si vous faites parti d’une guilde, c’est assez facile. Utilisez tout simplement le forum ou le calendrier, renseignez-vous auprès des officiers qui pourront souvent officialiser votre event. Essayez autant que possible de ne vous reposer que sur vous-même, n’attendez pas des autres qu’ils fassent ce travail de promotion à votre place. Dans l’univers des event et campagne, il est particulièrement énervant de voir quelqu’un débarquer avec sa super idée, la livrer aux officiers et attendre qu’ils concrétisent. Soyez de grands garçons (et de grandes filles !)

Choisissez déjà des dates pratiques, chaque guilde ou communauté à ses moments irl et ses moments en jeu (ainsi que ses calendriers de raid et ainsi de suite). Sachez ensuite donner envie avec un petit teaser, quelque chose qui donne envie de venir.

Si vous choisissez de sortir des frontières de la guilde, c’est plus difficile. Assurez-vous déjà que ça ne gène pas vos petits camarades ou vos officiers (exemple : « non mais c’est un problème interne, pourquoi on irait inviter les voisins à s’en mêler ? »), la présence de gens extérieurs doit être cohérente.

A partir de là, plusieurs supports comme les forums de communauté (comme KT-RP), les forums des guildes et bien sûr le jeu lui-même. Il y a une constante trop souvent oublié par la majorité des gens qui souhaitent construire des events inter-guilde : les forums de communauté ne suffisent PAS. Si vous voulez que les gens viennent, il faut contacter chaque guilde individuellement sur son forum et par l’intermédiaire de ses officiers. Même les invitations pour des événements de type « grande fête » ne font pas exception. Chaque guilde doit avoir sa pub sur son forum ou vous irez vers le flop tôt ou tard.

On ne s’en rend pas vraiment compte, mais peu de gens utilisent les forums de communauté pour décider de ce qu’ils feront en jeu. C’est encore plus vrai si vous jouez côté Horde. C’est principalement un support utilisé pour la promotion des guildes et demeurer informé de ce qui se fait (et aussi faire des débats rigolo). Même des événements de grande ampleur comme les conseils de la Horde voient leur popularité diminuer sensiblement si les organisateurs se limitent à une annonce générale sur KT-RP sans prendre le temps de contacter les guildes RP directement.

Poster une annonce sur un forum de communauté et inviter les gens vous privera aussi de votre droit de contrôle sur qui sera ou pas dans votre event, il vous faudra en tenir compte. Je ne recommande pas aux débutants de se lancer dans cette aventure, gérer autant de gens est particulièrement complexe et souvent le résultat est très décevant pour tous. Vous avez en revanche la possibilité de signaler ces events sans pour autant inviter tout le monde, c’est une bonne manière de faire de la pub si vous construisez une campagne mais cela reste un risque. Déjà il ne faut pas se mettre à flooder avec des histoires qui n’intéressent personne, ensuite c’est prendre le risque de s’exposer à la critique et souvent la critique de gens qui n’étaient pas là et à qui on a rien demandé.


E. Quelques précautions
WoW est un MMO, cela signifie que vous jouez avec toute une communauté. Je recommande fortement, à titre personnel, de ne pas chercher à satisfaire tout le monde, ce n’est tout simplement pas possible dès que vous passez certaines limites. L’important n’est pas de respecter toutes les limites mais de savoir lesquelles franchir avec qui. En interne avec une guilde, vous pouvez souvent vous permettre énormément, sauf si vous êtes entourés de chieurs, tant que c’est calqué un minimum sur les attentes de la guilde. Dès que vous passez ses frontières, cela devient plus risqué.

Une chasse au trésor, une enquête, un enlèvement, ces choses là n’engagent à rien. Faites-vous plaisir tant que vous restez cohérents. Si vous faites le choix de partir sur quelque chose de plus épiques, vous marcherez sur des œufs mais vous pourrez aussi faire vos plus beaux events et campagnes.

Ce passage est à prendre avec des pincettes car mon avis diverge avec des choses communément admises par d’autres. C’est mon approche, à prendre donc uniquement pour ce qu’elle est.

Si vous choisissez de faire une aventure épique, vous allez vous retrouvez face à plusieurs dangers. Les chevilles qui enflent, les incohérences avec l’univers de Blizzard (lui-même pas forcément très cohérent) et la vindicte populaire. Quelques règles de base à respecter :
• Le monde est figé : vous n’êtes pas autorisé à le faire évoluer, c’est la prérogative de Blizzard qui le fait à travers ses patchs et add-on. A la fin de votre campagne, rien de visible par tous ne doit avoir changé. Pensez tout simplement aux films d’histoire racontant une histoire parallèle à la réalité tout en respectant la trame historique. Souvent le héros agira dans l’ombre et à la fin l’histoire l’oubliera, ou personne ne saura que le roi a été remplacé ou ainsi de suite.
• Ca ne suffit pas toujours : remplacer Thrall par son frère enfermé dans les fosses aux esclaves avec un masque de fer n’est PAS un scénario acceptable même si personne ne le sait. Ces situations grotesques peuvent être évitées en faisant simplement appel au bon sens.
• Vos PJ ne sont pas seuls : S’il s’agit de sauver le monde d’une menace, pensez à une raison qui justifierait qu’aucun des grandes héros de la storyline officielle ne s’en préoccupent. Le plus simple est de faire en sorte que la menace soit ignorée de tous et semble peu crédible ou que tout se passe très vite.
• Le triomphe modeste : Après un exploit, les PJ peuvent être récompensés mais en faire des héros du royaume est malheureusement, contrairement au jeu sur table, inacceptable sauf si la réputation se construit aussi en RP avec les joueurs de la communauté. Une solution simple est efficace est que leur exploit passe inaperçu, des héros de l’ombre.
• Ce qui est en jeu est roleplay mais pas toujours : Je ne vais pas développer outre mesure car cela a déjà fait des centaines de pages de débat... Mais en gros, tuer un boss de manière gameplay ne vous donne pas l'autorisation de clamer l'avoir tué en RP pour la bonne et simple raison que des centaines d'autres joueurs l'auront aussi tué et que tout le monde ne peut pas l'avoir fait ! Si vous utilisez des instances et des nommés, la meilleure solution est encore de considérer que vous avez tué un lieutenant, voir que vous êtes carrément ailleurs et que Scholomance, par exemple, vous sert uniquement de décor pour un manoir hanté X ou Y. Je développerai ceci une autre fois.



3. L’event !
A. Organisation
Croyez-le ou non, un event bien préparé est un event déjà à moitié réussi. Votre prochain défi est l’organisation. Un event devient très vite très confus si vous n’avez pas prit des précautions. Pour un groupe ça va, pour un raid10 ça devient plus chaud, plus ça peut vite être la chienlit ! Chacun voudra être acteur, proposer son idée, être impliqué dans l’histoire. Vous devrez gérer chaque joueur mais aussi les pnj et le scenar. Ne paniquez pas car vous disposez de nombreux outils pour vous y aider et le reste viendra avec l’expérience. Commencez avec des groupes réduits si vous avez besoin de vous entraîner !

• Total RP (TRP) : extrêmement utile dans un event RP. Avec cet addon, vous pouvez par exemple préparer vos PNJ et leur description et switcher en un clic. Vous pouvez aussi faire parler des PNJ que vous croisez et lancer des emote génériques.
• Les macro : malheureusement l’expérience montre que la description TRP ne suffit pas toujours car les joueurs sont tellement agressés de longues descriptions (plus ou moins débiles) à longueur de temps qu’ils ne les lisent plus. Vous devrez donc quand même penser à balancer une macro/emote pour décrire vos PNJ. Ces macro vous permettent aussi d’envoyer rapidement la description d’événements scriptés arrivant au cour de l’aventure.
• La gestion des canaux : Très importante. Définissez un canal HRP et un canal RP ou plusieurs si besoin. Classiquement le say est toujours RP. Le canal group ou guild peuvent l’être ou non. Je recommande d’utiliser les /an (annonce de raid) pour envoyer les informations marquantes. C’est cet élément qui fera que votre event sera bordelique ou non !
• Créez un raid : Cela permet de déplacer les groupes pour envoyer des messages à plusieurs joueurs sans les envoyer aux autres (si les PJ se séparent par exemple) sans avoir besoin d’utiliser les whisp qui deviennent vite un gros bordel.
• Soyez honnête : Si vous avez trop d’info qui vous tombent dessus d’un coup et que vous ne pouvez pas gérer, prévenez les gens. Un simple « laissez moi 5 minutes pour gérer l’afflux des whisp » indiquera à tout le monde que vous avez bien lu et que maintenant vous répondez à chacun. Si vous n’êtes pas multitâche, gérez un groupe après l’autre en demandant aux autres de bien vouloir attendre un peu (qu’ils aillent délirer sur le canal hrp en attendant !)
• C’est vous le chef ! Cherchez le dialogue et soyez modestes, sachez aussi accepter la critique (en temps voulu) mais n’oubliez pas que le MJ c’est Dieu ! Les PJ n’ont pas à vous contester et vous demander des comptes. Sachez être ferme et vous imposer (sans être tyrannique) lorsque la confiance n’est pas encore construite. Si vous faites du bon boulot comme MJ, la confiance MJ/PJ s’instaurera vite et vous n’aurez plus besoin de rappeler les PJ à l’ordre. Si vous faites de la merde… sachez écouter la critique et vous corriger.


B. Improvisez !
Savoir improviser est là chose qui distingue le MJ expérimenté du MJ débutant (même si certains ne sauront jamais le faire !) car les PJ ne vont jamais (ou rarement) suivre exactement ce que vous avez prévu. Prévoyez des plans B mais surtout ayez une parfaite compréhension de votre propre scénar, de vos PNJ et de leur psychologie et devoirs et pouvoirs, c’est la seule solution pour les faire réagir de manière cohérente devant l’imprévu.

Faites attention, si vous paniquez et réagissez à une action imprévue des PJ par une contre-attaque stupide, vous allez surtout frustrer tout le monde. Les PJ détestent être des figurants et sentir qu’ils ne peuvent que suivre la trame que vous avez tracée sans être acteurs. N’hésitez pas à leur en fiche plein la tronche s’ils s’éloignent de la trame et l’ont mérité, mais respectez ce choix de faire un truc imprévu. Sauf si vous êtes entouré de chieurs, les PJ seront contents même s’ils prennent des baffes, car ils les auront prises à cause de leurs actes et pas d’un truc scripté.

Un exemple, les PJ doivent pénétrer dans un bastion, vous avez tendu une grosse perche, les PJs peuvent tout simplement entrer en se faisant inviter, il n’y a même pas de piège. Tout PJ est pourtant parano et ils décident d’entrer par effraction en passant par les égouts !! Un MJ inexpérimenté va forcer de manière obvious les PJ à accepter l’invitation, genre en disant :
- non mais ya une grille.
- je tente de scier la grille.
- non mais tu peux pas, elle est magique.
- attends, la grille des égouts elle est magique ?
- bah… ouais
- on peut escalader pour entrer par une fenêtre ?
- Le mur est trop glissant.
- Mais on a un grappin.
- Oui mais la fenêtre est trop petite.
- J’ai une potion de rapetissement.
- Oui mais tu glisse et la potion te tombe des mains et se brise en bas…
Et là c’est juste totalement reloud. Les MJ les plus doués et manipulateurs arrivent à toujours orienter les PJ exactement où ils veulent sans que les PJ ne s’en aperçoivent. Si vous ne savez pas faire ça, vous pouvez aussi tout simplement choisir de jouer le jeu des joueurs. Laissez-les donc entrer par les égouts ! Qui seront bourrés de saloperies, ils y seront blessés, tomberont malades, sortiront par les latrines, passeront pour des rôdeurs et seront dans de beaux draps… Ne les forcez pas à faire autre chose, montrez-leur qu’ils ont fait un truc bien débile mais en jeu. A la fin les PJ ne seront pas frustrés, mais ils se diront « tin bah la prochaine fois on acceptera l’invitation ». La bonne nouvelle c’est que vous savez exactement ce qu’ils feront la prochaine fois et… là vous pourrez y coller un piège où vous êtes sûr de les voir tomber !.. et vous voilà en passe de devenir un MJ fourbe et manipulateur : les meilleurs !


C. Le MJ n’est pas en conflit avec les PJ, mais il faut du défi
Beaucoup de MJ et de PJ l’oublient. Il n’y a rien de plus pénible que des MJ qui croient qu’être MJ consiste à écraser ses PJ ou des PJ qui se croient toujours acculés par le MJ. Le but fondamental du MJ est de construire une histoire et de la faire vivre à ses joueurs. C’est un conteur, un arbitre, un metteur en scène et j’en passe, que ce soit sur table ou sur WoW. Ne maltraitez pas vos joueurs, n’ayez pas une tête de turc dont le perso va toujours tout prendre dans la gueule (sauf si c’est le joueur lui-même qui veut endosser ce rôle), ne tirez pas de fierté à voir vos PNJ vaincre vos PJ.

En revanche, tirez de la fierté lorsque vous créez de forte émotion chez vos joueurs, que cela soit la surprise, la satisfaction après avoir résolu une enquête, la tristesse lorsqu’un pnj qu’ils aimaient bien meurt ou la révolte lorsqu’ils découvrent qu’ils ont été manipulés depuis le début ! Encore une fois, c’est vrai sur table comme sur WoW. Ayez le sens du spectacle, un roliste saura l’apprécier.

Mais attention, attention, ATTENTION, un scenar réussi, un scenar qu’un roliste a aimé, ce n’est PAS un scenar où il a gagné ! Non, non, non et re-non ! Ne vous laissez pas avoir par cette dérive terrible (et omniprésente dans WoW) où si un MJ a l’outrecuidance de faire un scenar qui se termine par la défaite des PJ, ceux-ci se révoltent et font la gueule, voir lui en veulent ! Ces gens là ne sont pas de vrais rolistes. Un roliste aime interpréter un personnage à travers ses histoires et aventures, il aime le voir face aux épreuves, ses triomphes mais aussi ses défaites. Bien entendu, tout roliste sera ravi d’avoir réussi à faire triompher son personnage d’un ennemi coriace mais un vrai roliste prendra autant du plaisir à voir son perso lutter et échouer après avoir tout donné et ensuite travailler sur ce que cet échec aura comme répercussion sur le caractère du perso.

La victoire se mérite. La plupart des event sont conçus pour que les PJ gagnent à la fin, notamment car on ne peut pas tuer les perso sur WoW, mais c’est une erreur. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » dit-on et c’est vrai. Des PJ qui gagnent toujours sans difficulté vont vite devenir arrogants et ne plus accepter les défaites. Ne laissez pas cette situation s’installer et soyez sans concession. Si un joueur n’accepte pas la défaite et vous la reproche, mettez-lui les points sur les i et n’hésitez pas à l’exclure.

C’est un danger très récurent, beaucoup de joueurs ne veulent pas comprendre qu’ils ont échoué, qu’il est possible de perdre et qu’ils ont perdu car ils ont merdé pas car le MJ leur a rendu la victoire impossible.

Corolaire automatique : vous devez leur donner la possibilité de gagner ! La meilleure solution et de concevoir différents niveau de victoire, allant d’une défait absolu à une victoire totale en passant par des intermédiaires. C’est une bonne manière de montrer aux PJ qu’ils ont réussi certaines choses mais échoués sur d’autres. Une défaite absolue ne doit vraiment sanctionner que des PJ particulièrement mous ou débiles… Ou alors être un élément narratif de la campagne (à utiliser avec parcimonie pour ne pas désespérer les joueurs).


D. Une mise en scène excellente, la clé du succès
Nous avons vu ici comment faire un event réussi mais pour faire un event bon, il faut quelque chose de plus ! Il faut que les PJ soient pris dans une histoire, embarqués dans une aventure et sentent qu’ils vivent un truc fort ! Rebondissement, surprise, action, enquête, tout doit être dosé pour que l’event soit marquant.

Chaque MJ va valoriser une chose ou une autre. Ce débat existe aussi en jeu de rôles sur table où deux grandes écoles s’affrontent : ceux qui mettent tout particulièrement les actes des PJ en avant et ceux qui feront une énorme performance d’acteur et de mise en scène au risque de laisser un peu les PJ en retrait. Pour avoir expérimenté les deux, chacun peut être très prenant avec un MJ très bon dans son domaine mais à mes yeux, les meilleurs sont ceux qui trouvent l’équilibre. C’est la même chose sur WoW !

Il faut être conscient qu’il est difficile de faire une mise en scène forte si les PJ sont systématiquement au centre de tout ce qui se passe. Faire des « scène cinématique » peut alors être un support de poids. Préparer des macro, faire jouer quelques pnj par des amis, ou faire jouer une scène où les PJ sont relativement figurants mais aux premières loges sont des manières de confronter les perso a des événements qui, au moment où ils les affrontent, les dépassent. Si vos PJ sont batailleurs, alors ils voudront comprendre, ne plus être impuissant la prochaine fois, se préparer pour être acteurs ! En jeu de rôles, il y a peu de choses aussi émulantes que de rencontrer un grand méchant alors qu’on ne peut rien contre lui, de lui échapper et de vouloir être prêt pour la prochaine fois. C’est encore plus vrai si un PNJ cher s’est sacrifié pour vous sauver à ce moment fort.

Ces cinématiques doivent être utilisées avec précaution, en abuser va fatiguer les PJ qui vont avoir l’impression d’être là plus glandouiller pendant que vous jouez tout seul. Employés pour des scènes particulièrement intenses, elles peuvent pourtant donner une belle ampleur à la scène et un PJ qui s’intéresse à l’histoire et pas seulement à ses propres exploits saura l’apprécier.
Encore une fois, vous devrez combattre la dérive des joueurs qui ne supportent pas d’être spectateurs même très épisodiquement.



4. Les gros écueils
Tout MJ fait des erreurs et a fait des erreurs. Elles peuvent faire d’un event bourré de potentiel une grosse merde intersidérale et je les constate à longueur de temps (et en fait encore parfois !)

A. L’ultra-PNJ
Erreur classique du MJ qui panique et n’a pas bien réfléchi à ce qu’il allait faire, l’Ultra-PNJ peut être un ennemi ou un ami et il est pénible dans les deux cas. Qu’est-ce qu’un Ultra-PNJ ?

Vous le connaissez ce MJ qui met face à vous un super vilain trop trop trop puissant et se rend compte que ses PJ ne peuvent pas le vaincre ? Il est alors tout paniqué, car il ne veut pas tuer ses joueurs et va chercher une solution éclair… Arrive l’Ultra-PNJ. Que ce soit Tyrande qui débarque sur son tigrou blanc, une brigade commando de Kor’kron parachuté sur le site du combat, un bout de lune qui tombe sur le méchant, tout est bon pour résoudre le problème que le MJ a posé sans réfléchir à comment le résoudre ! L’Ultra-PNJ est un super sauveur mais attention… il n’est pas un sauveur scripté prévu dans le scénario, ni même un dernier recours que vous avez prévu au cas où vos PJ seraient trop empotés pour vaincre seul un boss que vous avez pourtant bien conçu… il est un sauveur grotesque improvisé sur le tas, parfois même un pnj quelconque qui d’un coup s’avère être trop trop fort (voir le film Stardust fourni de nombreux exemples :p) ! L’Ultra-PNJ est un Deux Ex Machina sans la maîtrise du théâtre, c’est un machin frustrant qui vient toujours sauver les PJs au dernier moment car le méchant est trop fort. La particularité de l’Ultra-PNJ est qu’il est récurent.

La version adversaire est autre chose encore… le MJ va décider d’amener un PNJ parce que ça l’amuse et va être surpris par les PJ qui vont par exemple vouloir le tabasser, le tuer, l’interroger… mais merde alors ! Il faut surtout pas que ce PNJ meurt ou parle ! Il en sait trop ! Encore une fois, aucun Deux Ex Machina ne sera de trop : armure indestructible, dague cachée dans le slip servant à s’auto-égorger en un éclair sans que les 6 mecs qui le ceinturent ne puissent réagir, TP automatique sans contre-sort possible… L’Ultra-PNJ adversaire est de plus toujours très arrogant et n’a jamais peur, le MJ ne veut pas qu’il meurt mais ne peut pas s’empêcher de le jouer en gros badass que tout le monde veut tuer !

Comment éviter cela quand on est MJ débutant ? Prévoir des ennemis trop faibles plutôt que trop puissants au départ et augmenter la difficulté progressivement. Ne pas chercher absolument à faire apparaître un « pnj trop mystérieux » qui a 95% de chance d’attirer les soupçons des PJ. Eviter les méchants stupidement méchants qui vont faire les gros bras et provoquer les PJ même s’ils sont foutus d’avance à 1 contre 10, sauf si vous voulez qu’il meurt !

Mais attention ! Encore une fois ne laissez pas des PJ en mal de gloire prendre pour un Ultra-PNJ ce qui n’est qu’un PNJ puissant et difficile d’accès ! Les PJ doivent aussi accepter que certains PNJs sont plus puissants qu’eux et qu’ils ne pourront pas résoudre tout sans passer par eux. De même, une cinématique scriptée de temps en temps ne signifie pas qu’on inclut des Ultra-PNJ. Tout comme le PNJ qui est là pour sauver un groupe de PJs qui n’a pas été foutu de faire face à un danger parfaitement accessible n’est pas un Ultra-PNJ !


B. On s’emmerde dans cette aventure
Typique du MJ qui ne sait pas où il va. On tourne en rond, les infos se succèdent sans cohérence, on comprend vite plus rien et tout le monde fait du alt+tab pour vérifier son msn. On constate aussi cela dans les event trop bavard avec trop de dialogues qui ne concernent pas tout le monde. Personne ne vient à un event pour juste voir des types parler entre eux. Prévoyez des macro !

Un rythme trop lent aussi a cet effet, encore une fois c’est un manque de préparation ou de capacité d’improvisation. Prévoyez des macro et essayez de penser autant que possible votre scenar avant l’event !
L’abus de cinématiques provoque le même problème, sachez les utiliser avec modération. Les joueurs doivent être acteur la majorité du temps quand même !
Trop de joueurs ! Si vous n’arrivez pas à maintenir le rythme, pensez à être aidé par des co-mj !



5. L’essentiel
Résumons donc tout ce que nous avons développé ici :
• L’inspiration est partout : Il est beaucoup plus facile que vous ne le croyez de créer un scenar simple et efficace qui vous occupera une soirée avec des amis et pourrait bien déboucher sur une série d’event.
• Choisissez vos joueurs : Personne ne s’amusera si votre conception du RP est incompatible avec celle de vos joueurs. Testez toujours, mais ne vous forcez pas à continuer si ça n’accroche pas. Quoi qu’on vous en dise, vous n’avez aucune obligation de faire le MJ pour tous les touristes qui passent.
• Contactez les gens directement : Après tout, c’est vous qui avez quelque chose à offrir et c’est vous qui voulez que les gens viennent. C’est donc à vous de faire la démarche.
• Mais s’ils viennent… : C’est vous qui organisez un event pour les autres, n’acceptez pas que les gens se comportent comme s’ils vous rendaient service en venant. Personne ne les obligeait à venir.
• Le MJ est décisionnaire : Les PJ doivent apprendre à vous faire confiance et vous devez leur montrer que vous la méritez en agissant toujours dans le but de faire vivre une (grande) aventure à vos PJ.
• Le MJ n’est ni tyran, ni servant: Sachez être diplomate quand il le faut et ferme quand il le faut. Etrangement, la discipline est une valeur qui influe directement sur le plaisir de jeu. Des joueurs qui ne vous écoutent jamais et ne vous font pas confiance passeront un mauvais moment et vous feront passer un mauvais moment.
• Ne cédez pas aux caprices : Le plaisir de jeu vient aussi des difficultés et de l’histoire elle-même. Si vos joueurs jouent pour toujours gagner et tout le temps être au centre de l’attention, alors vous devriez envisager de changer de joueurs.
• Mais demeurez attentif à vos joueurs : Chacun crée son personnage en y mettant du cœur et s’y attache. Il est naturel de confronter les personnages aux épreuves et aux échecs mais détruire un personnage (que ce soit moralement ou physiquement) sans assentiment du joueur (ou sans qu’il ne l’ait foutrement mérité) est abusif et gâche la qualité de jeu.
• Gérez vos canaux : Une bonne organisation est vecteur de clarté et donc de qualité de jeu.
• Improvisez et laissez les joueurs se planter : si les joueurs font un truc débile, qu’ils l’assument. S’ils ont une super idée que vous n’avez pas prévu, assumez-le aussi !
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